Depuis la chapelle un passage sous l'autoroute a été réalisé mais il y a un moyen d'y arriver plus facilement en s'arrêtant sur une plateforme herbeuse située près du panneau route de la chapelle. A la fête de la madeleine une foire qui rassemblait beaucoup de gens du voyage, une messe était dite et c'était aussi une foire aux bestiaux.
A proximité (bien que je l'ai pas vu) dominerait un grand calvaire.
A l’époque celtique, ce fut un lieu de culte gaulois. La présence de vieux chênes, l’existence d’une fontaine miraculeuse, la clairière, le ruisseau (le Galant), tout est en place pour renforcer cette impression mythique.
Pourquoi la Madeleine ? C’est un nom de sainte donné à ce lieu. Les Madeleines sont situées auprès d’un axe de pèlerinage.
Dans un descriptif du 24 mai 1808, il s’agirait du fameux « chemin des mulets » qui allait d’Espagne à Paris.
La fontaine est encombrée de limon sur son devant un bassin carré et une mare avec de l'eau
Le jeudi qui suit le 22 juillet, des centaines de personnes se rendent entre Moulin-Neuf et Minzac dans la forêt du Landais pour y prier sainte Marie-Madeleine. Abandonné après la Révolution, le pèlerinage dédié à celle qui fut une des trois accompagnatrices du Christ est relancé à la fin du XIXe siècle. Les curés de Villefranche et de Minzac profitent de la dépose d’une relique de Marie-Madeleine dans la chapelle pour « remobiliser » les fidèles.
Du temps du pèlerinage, les fidèles prennent leur pique-nique assis par terre après la messe. Imaginez des centaines de nappes posées à même le sol avec couverts et victuailles dans la clairière de la Madeleine des Brandes. Quelques commerçants remarquent qu’il doit y avoir moyen de faire quelques affaires avec tout ce monde. Des buvettes avec tables et chaises sont à la disposition du public. On y trouve même des rôtisseries au tout début du XXe siècle au cas où on aurait oublié d’apporter son repas.
Le chanoine Brugière note que le pèlerinage très fréquenté le 22 juillet a laissé la place « à un espèce de frairie (…) il est curieux de voir ces festins sous des tentes et en plein vent ». Bien plus tard, quel n’était pas l’étonnement des enfants de voir des manèges en pleine forêt ! De nombreux manèges, notamment des chevaux de bois, mais aussi des tirs, des loteries, quatre ou cinq salles de bal s’installent dans la prairie à proximité de la chapelle. On y trouve aussi des marchands d’huîtres et de melons. C’est parfois à la Madeleine des Brandes qu’on en mange pour la première fois de la saison. C’est aussi une foire à part entière à la fin du XIXe siècle comme le soulignent les membres du conseil municipal de Minzac en 1861.
La foire qui se tient le dimanche après le 21 juillet « attire une foule d’étrangers, soit par les cérémonies religieuses dans une chapelle presque solitaire, soit par le marché de volaille légumes et vaisselle en tout genre ». La commune officialise la tenue de deux foires : une après le lundi qui suit le 21 juillet, l’autre le lundi qui suit le 1er septembre. Les communes environnantes donnent leur accord pour la tenue de ces événements. On compte une soixantaine de forains en 1987. La plupart des visiteurs s'y rendent à vélo. Les prés environnants sont transformés en garages ou parkings par les propriétaires qui demandent une petite participation financière…
D’autres viennent par le train jusqu’à Soubie et finissent le trajet à pied. Le retour se fait parfois accroché aux marchepieds des trains de marchandises. L'ambiance festive dans laquelle se mêlent les voix des camelots et des "animateurs" de loterie, les flonflons des bals et des manèges, a été remplacée par le trafic de l’autoroute A89. Une autre époque...
En 1927, l'abbé Georges Rocal relate dans son ouvrage Le Vieux Périgord une coutume qui avait lieu à Minzac le 24 juillet : des jeunes filles faisaient tinter un cloche toute la journée lors d'un pèlerinage à la chapelle Sainte-Marie-Madeleine des Brandes, ce qui devait leur assurer un mariage dans l'année.
On y aurait trouvé des pièces de menu monnaies et des épingles.
Ici le religieux se mêle le profane. Si l’épingle flotte, la personne qui l’a jetée ne se mariera pas dans l’année. Par contre, si elle tombe au fond du bassin, on peut économiser car le mariage est proche !
Une fois mariés, les jeunes couples peuvent venir tirer sur la corde de la cloche pour savoir s’ils vont avoir un enfant. Si le marteau cogne trois fois sur la cloche alors qu’ils n’ont tiré la corde qu’une seule fois, ils peuvent s’attendre à avoir un enfant peu de temps après.
