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Porte de Benauge (33)

Le château de Benauges (http://www.benauge.fr/ ) sur l'ancienne commune d'Arbis

Construit à partir de la fin du XIe siècle, ce château est à la tête de l’une des plus importantes seigneuries de la région. Son propriétaire, Guilhem-Amanieu de Benauges, est alors le bras droit du duc d’Aquitaine en Bordelais. Durant les années 1220, les grands troubadours de l’époque (tels Savary de Moléon, Jaufrey Rudel (III) de Blaye ou encore Hélie Rudel de Bergerac) viennent s’y affronter lors de joutes courtoises (à coup de poèmes !) pour conquérir les beaux yeux de la vicomtesse Guillemette.

Mais en 1252-54, le seigneur de Benauges est l’un des meneurs de la grande révolte gasconne contre le pouvoir royal (anglais) et Henri III vient en personne assiéger le château durant 37 jours. Lors de mes études, j’avais pu retrouver une 40aine de textes concernant ce siège. Le roi y avait réuni 6 000 soldats et fait construire un beffroi et deux mangonneaux qui vinrent finalement à bout de la forteresse le 6 novembre 1253. Plus de 80 boulets exposés dans le château témoignent encore de la violence de ce siège !
Suite à cela, les terres du seigneur de Benauges sont confisquées et restent durant une 20aine d’années entre les mains de la famille royale puis, vers 1275, le roi-duc Edouard Ier en fait don à l’un de ses plus fidèles amis, Jean Ier de Grailly qui est alors sénéchal de Gascogne. C’est lui qui fait en grande partie reconstruire l’imposante forteresse que nous pouvons encore admirer, l’une des plus grandes de Gironde ! Mais comme il n’a pas de ville sur ses terres, Jean de Grailly décide d’en créer une et c’est ainsi qu’il fonde en 1279-80 la bastide de… Cadillac, à 6 km au sud-est de Benauges.

À la fin de la Guerre de Cent Ans, le château de Benauges est l’une des dernières places fortes à résister aux armées françaises avec la bastide de Cadillac et la ville de Rions. La chute de ces trois lieux à l’automne 1453 précipite la reddition de Bordeaux et marque la fin de trois siècles d’alliance anglo-gasconne. De ce dernier siège (qui a eu lieu presque 200 ans jour pour jour après celui de 1253 !), le château de Benauges garde quelques stigmates… Lors de l’étude archéologique que j’ai réalisée en 2012 sur l’ancien châtelet d’entrée en vue de sa restauration (déjà en partenariat avec Archeovision qui en a réalisé un scan 3D pour l’occasion!), j’ai pu montrer que c’est très probablement suite à ce siège que le portail fut muré provisoirement afin de consolider les maçonneries endommagées par une canonnade en règle… Depuis 1453, on entre donc dans le château par la porte secondaire !
Maintenant, les Bordelais sauront pourquoi leur quartier au-delà du Pont de pierre et sa rue pointant vers le centre de l’Entre-deux-Mers portent le nom de… la Benauge !

Toute mon admiration à la famille Journu ainsi qu’à l’association des Amis du Château de Benauge qui, depuis des années, s’échinent à préserver, restaurer et valoriser ce patrimoine exceptionnel. Le site est ouvert aux individuels à l’occasion des Journées du Patrimoine et pour les groupes sur réservation toute l’année (http://www.benauge.fr/ ).

Pour redécouvrir le n° de Cap Sud-Ouest consacré à la « Toscane du Bordelais » dans lequel je présentais le château de Benauges, voici le lien : https://www.youtube.com/watch?v=Pn65j0p-uJo

Découvrir le Sud Bordelais
Association des Guides de Nouvelle-Aquitaine - ex AGICA
Entre-deux-Mers Tourisme
Destination Garonne : Office de Tourisme du Pays de Cadillac et Podensac
Gironde Tourisme

BIBLIOGRAPHIE :
- Drouyn Léo, La Guyenne militaire, 1865.

- Souny David, Habitat et société aristocratique dans l’ancienne seigneurie de Benauges (XIe-XVe siècles), Mémoire de Maîtrise édité par l’ASPECT, 2010 (http://www.aspect33.fr/accueil.htm ).

Les fontaines concernées :